5 minutes pour une étape du Compostelle eps1
Le 19 novembre.
J’ai eu 66 ans hier. Je me lance dans l’aventure du Saint Jacques de Compostelle en partant du Puy en Velay.
La route de Compostelle en hiver semble être un parcours de contrastes. Le sentier du GR65, qui serpente entre l’Auvergne et l’Atlantique, est souvent parsemé de boue, de ruisseau en crue, de neige et de glace, éléments qui offrent une beauté austère. Les pèlerinages nécessitent force et détermination. L’hiver apporte un silence sacré sur le chemin et donne le temps et l’espace nécessaire pour réfléchir sur la vie, la lutte et la persévérance. Ceux qui osent entreprendre cette route en hiver sont souvent récompensés par la beauté inhérente à la nature et par sa richesse.
Je ne suis pas le premier à partir vers le champs de l’Etoile Compostelle. Des milliers d’hommes et de femmes ont fait le chemin. Pour la petite histoire c’est en 834, Alphonse II, roi des Asturies, qui se mit en route à partir d’Oviedo, traçant ainsi le premier chemin de pèlerinage vers Compostelle (que l’on nommera ensuite Camino primitivo, ou Chemin primitif). En 950-951, c’est l’évêque Godescalc, accompagné d’un long cortège, qui effectue le pèlerinage à partir du Puy-en-Velay (alors appelé Le Puy-Sainte-Marie).
C’est sur ce chemin que je pars avec pour seul compagnon : Moi. Je vais donner du temps au temps, c’est ce que nous faisons de moins en moins.
Voilà c’est parti pour un long périple départ de la gare de Lyon en ce matin du 19 novembre pour le Puy en Velay demain ce sera la première étape. Direction Clermont-Ferrand puis changement de train pour Brioude. Arrivé a Brioude je prend un car pour le Puy en Velay. Une fois à la gare routière je me dirige vers mon hébergement le Grand Séminaire qui se trouve à coté de la cathédrale. Mon dieu que c’est haut! C’est le début d’une longue série de montées. La côte est pentue. Je franchis la porte du Grand Séminaire pour me retrouver dans une cour immense. J’entre dans le bureau d’accueil où un hospitalier me reçoit. Il me donne les clés de ma petite chambre de séminariste et je pars visiter la cathédrale. Ensuite je me dirige vers l’immense statue de Notre Dame de France.
La statue de Notre Dame de France est une véritable prouesse technique du 19ème siècle. Elle a été créée avec le métal de 213 canons pris aux russes, lors de la guerre de Crimée et offerts par Napoléon III à la ville du Puy en Velay. Œuvre du sculpteur Jean-Marie Bonnassieux, elle mesure 22,70 m de haut et pèse 835 tonnes. La statue a été entièrement rénovée en 2013. Notre Dame de France a été édifiée sur le point culminant de la ville : Le Rocher Corneille d’origine volcanique à 757 mètres d’altitude.
Hélas je ne pourrais l’approcher de près car le parc ferme. L’accès à la statue est payant. Je retourne dîner et me couche de bonne heure car le lendemain je me lève à 5h45 pour filer à la messe de 7h30 (7h00 en été).
Première étape le 20 novembre 2023 – Le Puy en Velay vers Montbonnet.
Après une bonne nuit et un petit déjeuner à 6h du matin au Grand Séminaire, je me dirige vers la cathédrale. Il est 7h10. La messe se déroule dans la petite chapelle. C’est sublime. Je suis le seul pèlerin. Pour la bénédiction je suis avec le prêtre. L’avantage d’être seul c’est que l’échange est plus intime. Je sors de la cathédrale par le grand escalier. Beaucoup de brouillard à l’extérieur. Il fait 6°, ça va, il ne fait pas trop froid. Je vais traverser la ville, puis prendre un chemin qui va me faire rejoindre le GR65. C’est une belle montée. Arrivé en haut il a du soleil et la brume a disparu. Incroyable et là je me retourne. Ouah la vue est magnifique. Le Puy en Velay a disparu sous un tapis de coton. Je pars vers Montbonnet, là où se trouve le gite d’Anne et de Didier, le Gîte de la première étape. Un super gite avec une vue magnifique et des hôtes charmants. Je vous montrerai çà demain. Entre le Puy et Montbonnet le chemin est sec, large, et bien indiqué. En chemin j’ai la malchance de tomber sur un personnage bien connu du Camino, Alain.
Alain ne supporte pas le nouveau parcours du GR65. Il va vous raconter des sornettes et vous faire dévier sur l’ancien parcours qui passe par Bains. La température est descendue à 3°. J’écoute ce que me dit Alain, et je m’engage sur l’ancien GR, que je trouve très mal entretenu pour un sentier de randonnée de cette importance. Je vérifie sur mon appli Visorando et m’aperçois que ce sentier est une variante plutôt impraticable. Du coup, arrivé à Bains je visite l’église Sainte-Foy de Bains. Les amateurs l’apprécieront. Puis je rejoins le GR65 pour arriver vers 15h à Montbonnet. Bilan de la journée mon sac est trop lourd, 17kg. C’est du n’importe quoi il va falloir que je l’allège. Avec l’aide d’Anne je réduis la charge à 12kg. Ce qui est encore trop lourd. Pour être bien le sac doit faire entre 6kg et 8kg max.
